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La nageuse américaine Katie Ledecky s’offre un huitième sacre historique aux Jeux

Mercredi 31 juillet, sur les coups de 21 h 20, Katie Ledecky a enchaîné trente longueurs de bassin olympique de Paris La Défense Arena en guise de promenade vespérale. Le suspense en finale du 1 500 m nage libre était à peu près aussi mince que l’épaisseur de son bonnet puisqu’elle n’a jamais perdu dans un décor planétaire sur cette course et qu’aucune autre ne l’a déjà nagée plus vite qu’elle.
La discrète Américaine est plutôt du genre à fuir les tapis rouges et autres mondanités. Mais, début mai, la jeune femme qui a grandi dans la banlieue de Washington s’est rendue presque en voisine à la Maison Blanche pour recevoir la plus haute distinction civile américaine, la médaille de la Liberté – une première pour une nageuse –, des mains de Joe Biden. Quand le président des Etats-Unis apprit que 27 ans, l’âge de la récipiendaire, était considéré comme quasi canonique en natation, il lui glissa à l’oreille : « Katie, l’âge n’est qu’un chiffre… », rapportait le New York Times, le 8 juin – avant que Biden ne se retire, finalement, le 21 juillet de la course à la présidentielle, trahi par ses défaillances physiques et cognitives.
L’adolescente n’avait que 15 ans quand The Star-Spangled Banner (« la bannière étoilée », l’hymne américain) a résonné pour elle aux Jeux olympiques (JO), à Londres en 2012. Elle venait d’être couronnée sur le 800 m nage libre. Depuis, elle s’est couverte d’or olympique sur toutes les distances en crawl du 200 m au 1 500 m. Pour se faire une idée du spectre, c’est un peu comme si un athlète avait battu Usain Bolt et gagné aussi le 5 000 m.
Désormais octuple championne olympique, l’Américaine égale sa compatriote Jenny Thompson (entre 1992 et 2000) et peut même faire cavalière seule dès samedi, jour de la finale du 800 m nage libre, son autre chasse gardée.
A elle seule, la nageuse longiligne (1,83 m) a de quoi noircir un Guinness des records. En 2015, aux Mondiaux de Kazan (Russie), elle est devenue la première – hommes et femmes confondus – à réussir le quadruplé 200 m, 400 m, 800 m et 1 500 m, baptisé aussi « Ledecky slam ». L’Australienne Shane Gould, jusqu’alors la plus polyvalente de l’histoire de ce sport grâce à ses exploits au début des années 1970, a été jetée aux oubliettes. Quand les médias lui ont demandé, en marge des JO, ce qui faisait d’elle « la meilleure nageuse de l’histoire », l’Américaine a botté en touche en riant, mal à l’aise.
Malgré ses performances, Katie (diminutif de Kathleen, le prénom de sa grand-mère maternelle) Ledecky n’a jamais fait l’objet de soupçons. « Katie a un don, disait son entraîneur en 2015, Franck Busch. Elle ne prend rien, elle n’est même pas capable d’épeler le nom d’un produit [dopant]. » En septembre 2021, la diplômée de Stanford a rejoint en Floride le groupe d’Anthony Nesty, le premier nageur afro-américain médaillé d’or olympique en individuel. « Je sais que tu es Katie Ledecky, mais aussi douée sois-tu, tu n’es pas parfaite », lui a-t-il lancé en guise de bienvenue, comme elle le raconte dans son autobiographie, Just Add Water. My Swimming Life, sortie en juin (‎Simon & Schuster).
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